Patrick S, le Liégeois qui a créé le groupe Paradisio et le tube “Bailando”, condamné à Liège pour organisation frauduleuse d’insolvabilité
Le producteur a été reconnu coupable d’avoir utilisé des manœuvres pour tarder à rembourser les 70 000 euros qu’un homme lui avait prêtés.
- Publié le 23-04-2024 à 20h30
Patrick S, un auteur, compositeur et producteur Liégeois âgé de 53 ans qui a créé le groupe Paradisio et le tube mondialement connu, Bailando écouté à plusieurs dizaines de millions de reprises dans le monde, a été condamné à une peine de 80 heures de travail devant le tribunal correctionnel de Liège pour avoir frauduleusement organisé son insolvabilité.
Le tribunal lui a également infligé une amende de 4 000 € et le paiement d’un euro définitif à son créancier, un homme qui lui avait fait un prêt de 70 000 euros. Patrick S a, selon la juge, utilisé des manœuvres pour retarder le remboursement de sa dette.
En juillet 2019, Patrick S avait marqué son accord pour payer ce qu’il devait. Mais malheureusement, il n’a pas donné suite. Lorsque l’huissier s’est présenté à son domicile, Patrick S a déclaré que la majorité du mobilier présent sur place était la propriété de ses sociétés. Il s’agit notamment de deux télévisions, d’une salle à manger complète ou encore d’un lave-vaisselle et d’un lit. Le prévenu a démenti avoir acheté une série de biens au nom de sa société pour en empêcher la saisie. “Je travaille de chez moi. Il est normal que des choses soient déduites de mon activité d’indépendant”, a estimé le producteur lors de la première audience consacrée à son affaire.
Le prévenu a également estimé qu’il avait divisé ses rémunérations de manière légale. Quant à sa dette de 70 000 euros, il a fini par l’acquitter. “J’ai remboursé, pas en temps et en heure, mais j’ai fait ce qu’il fallait”, a-t-il déclaré.
”Patrick S ne semble pas si détaché de la matérialité des choses”
“À l’audience du 26 mars 2024, le prévenu expliquera mener une vie de bohème et ne pas ressentir le besoin de posséder des choses”, relève la juge. “Ses allégations n’emportent toutefois pas la conviction du tribunal. Patrick S ne semble pas si détaché de la matérialité des choses qu’il ne le dit. Il réside dans une maison confortablement meublée et garnie, notamment de biens appartenant, juridiquement, aux sociétés qu’il dirige et dispose d’une voiture décapotable. “
“Patrick S jouit donc bien, à titre privé, de biens dont la propriété est juridiquement confiée aux sociétés”
Le tribunal a également souligné que les objets achetés par les sociétés de l’intéressé, habituels dans la grande majorité des ménages, n’ont pas été trouvés en double exemplaire. “Patrick S jouit donc bien, à titre privé, de biens dont la propriété est juridiquement confiée aux sociétés à travers lesquels il exerce son activité professionnelle.”
Le tribunal a encore relevé sa volonté de “minimiser ses rémunérations ou de leur faire prendre une forme insaisissable.” L’avocat de la défense a fait état de sa volonté d’interjeter appel.